"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons là où tu dessines des frontières". Frida Kahlo
"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons là où tu dessines des frontières". Frida Kahlo

Ethiopie 2003: Les couleurs du feu volcanique…

Un rapide voyage en Ethiopie pour découvrir le lac de lave de l’Erta Ale et le site hydrothermal de Dallol. Mais ce pays mérite bien plus qu’un court séjour volcanique.

Petite rétrospective photographique de ce voyage. Retrouvez encore plus d’images volcaniques sur mes pages Erta Ale, Dallol et Lac Karoum.

Le 24 novembre en milieu de journée nous débarquons de l’hélicoptère MI-8 de l’armée éthiopienne après un vol de 50 minutes, serrés entre l’énorme réservoir de l’appareil, les sacs et les packs d’eau nécessaires au séjour.

L’approche par la voie des airs a l’avantage d’offrir un bon aperçu du site: une caldeira perforée de 2 pits cratères. Une forte activité fumerollienne est visible au cratère nord. Le sud ne laisse rien paraître, mais il héberge un des buts de notre voyage, un célèbre lac de lave. Nous ne sommes d’ailleurs pas seuls, un groupe de scientifiques est sur place depuis quelques semaines pour mener à bien une campagne de mesures.

Rapidement, dès la fin du déchargement de l’hélicoptère, nous nous approchons des bords du cratère sud: le lac est vraiment petit, une trentaine de mètres au plus, perdu à 100 mètres de profondeur! Point positif, il n’y a que peu de gaz et la vision serait plutôt bonne s’il n’y avait pas cette lumière crue du soleil de la mi-journée. Les abords du cratère sont plutôt instables. Nous remarquons des éboulis sur la terrasse 60 mètres plus bas mais également au pied de celle-ci sur le plancher du cratère.

Dès le coucher du soleil les parois se teintent de rouge.

25 novembre. Sous l’éclairage matinal le cratère vire au rose-violet avant de disparaitre sous l’éclairage plombant du soleil. Nous nous rabattons alors sur le cratère nord dont nous ne voyons pas le fond car emplis de gaz et grimpons sur les rebords de la caldeira.

A 16h30, alors que presque tout le monde somnole au campement, des clameurs parviennent du cratère sud: le niveau du lac de lave est monté et celui-ci commence d’ailleurs à déborder. Le trop-plein s’écoule en une cascade et rapidement une coulée se forme et prend la direction du sud. Plus tard, la coulée se scinde en deux.

La surface du lac est très agitée, la « peau » noire se plisse, se fissure et s’en va comme « aspirée » par la coulée. Des fontaines de lave giclent sur les rebords du lac. Ce spectacle – que nous n’attendions pas – s’arrête progressivement vers 20h30. Un évènement qui fait finalement oublier la petite taille du lac.

Le lendemain nous rêvons encore à des débordements mais malheureusement aucun évènement de ce genre est à signaler. Ballades dans la caldeira du volcan; on remarque énormément de cheveux de Pelée sur les abords du cratère sud.

Départ le 27 au matin. L’hélicoptère est de retour et nous dépose à Dallol dans la dépression de Danakil. Altitude: -120 mètres!. Trois heures à comtempler le résultat de l’interaction entre volcanisme et hydrologie. Beaucoup trop court pour tout voir. Malgré la chaleur qui dépasse les 40°C (encore heureux que ce soit l’hiver) nous passerions bien une journée ou deux ici.

Redécollage pour un dernier voyage aérien vers le village de Hamad Ela près du lac Karoum (Assale). Ici, depuis plus de 10000 ans, 10000 hommes taillent des plaques de sel à la surface du lac dans une chaleur intenable. De longues caravanes de sel prennent la route de la montagne où le sel sera vendu à Mekele.


Nous aussi nous partons vers la montagne – en 4×4 cette fois-ci – croisant les caravanes qui redescendent de Mekele lourdement chargées.

La montagne éthiopienne ne ressemble en rien au désert de la dépression de Danakil. L’Ethiopie nous offre maintenant une autre vision, celle des hauts-plateaux. A Mekele, c’est par la route que nous rentrons à Adis Abeba, appréciant la gentillesse des Ethiopiens.


Arrêt à Lalibela, site classé au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO. Ici, après la prise de Jérusalem par Saladin à la fin du 12eme siècle, le roi Lalibela s’est lancé dans la construction d’une « nouvelle Jérusalem » en plein coeur de la montagne éthiopienne. Pendant 23 ans les hommes tailleront la roche le jour – et les anges la nuit – pour bâtir onze églises monolithes creusées à même la roche.


Texte et photos: Pascal Blondé – Voyage « Aventure et Volcans » effectué en novembre 2003.

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