"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons là où tu dessines des frontières". Frida Kahlo
"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons là où tu dessines des frontières". Frida Kahlo

Hawaii, mai 2009: rencontre du feu et de l’eau

Encore un séjour à Hawaii… le cinquième mais on ne se lasse jamais de la rencontre avec Pelée.

Retrouvez mes images volcaniques de Hawai et celles du jardin botanique.


Début des festivités volcaniques le 3 mai avec un jour de retard sur le programme suite à des problèmes d’avions. Oubliant ces pannes à répétitions, direction Waikahekahe, quelque part au sud de la route 11 menant au parc des volcans.

D’un ancien tunnel de lave au panache rougeoyant de l’Halema’uma’u.

Dans un ancien tunnel de lave…
…vers Waikahekahe Iki

Nous nous baissons maintenant pour entrer dans un ancien tunnel de lave. En une heure nous n’en parcourons qu’une petite fraction car sa longueur estimée est supérieure à une vingtaine de kilomètres. Il faut courber le dos pour avancer à certains endroits, mais plus généralement la hauteur est celle d’un tunnel du métro! Le plafond est constellé de petites stalactites de lave. Ce « lava-tube » vide est ce qu’il reste de ces fameuses rivières souterraines de lave dont on observe les « skylights » incandescents en surface dans la zone active. Il est temps de ressortir, nous nous imaginons déjà poursuivis par une nouvelle coulée de lave à nos trousses…

En début de soirée nous gagnons le parc des volcans. Ici on ne plaisante pas avec la sécurité et dès l’entrée un affichage lumineux annonce une atmosphère viciée par les gaz volcaniques. En effet, en mars 2008, l’activité éruptive s’est déplacée du Pu’u O’o vers le cratère de l’Halema’uma’u au fond duquel s’est formé un évent. Conséquence de la présence des gaz – variables selon la direction et la force du vent – même en voiture il n’est plus possible de faire le tour complet de la caldeira: la route est fermée.

Du « rouge » au fond de l’Haleama’uma’u.

C’est à l’observatoire volcanologique que nous nous postons, attendant la disparition des dernières lueurs du jour. Il n’y a aucun doute: il y a du « rouge » dans le panache, là-bas en bas, à l’autre bout du cratère! S’en suivent quelques essais de prises de vues de nuit au téléobjectif à travers les gaz et l’atmosphère nuageuse.

Plus embêtant, un peu plus loin sur la « chain of craters road », ni rougeur, ni panache ne sont visibles en bord de mer! N’y aurait-il plus de coulées ces jours-ci? Décision est prise de partir à leur recherche par Kalapana au nord la nuit prochaine. La nuit à l’hôtel est donc écourtée…

D’instables « terrasses » volcaniques

Au parking de Kalapana, désert en cette heure nocturne, nous laissons nos véhicules et partons à pieds à travers les champs de lave, attirés par des rougeurs inespérées du côté de l’océan! Nous sommes rapidement récompensés: à 1h30 du matin en ce 4 mai, à nos pieds une dizaine de mètres plus bas, la lave sort à l’air libre, s’épanche sur une « terrasse » en plusieurs coulées avant de plonger dans l’océan.

Plus au sud, un second panache rougeoyant surmonte un point d’entrée de la lave dans l’océan. Après l’avoir rejoint nous y découvrons une autre « terrasse » mais l’activité effusive y est plus condensée vers son extrémité sud.

Retour au premier point d’entrée pour assister au lever du jour. De 4h30 à 6h00 nous voyons progressivement les tons de la lave et des panaches se teinter de mauve et de rose. Le volcan nous gratifie de quelques belles explosions, fruits du contact entre le « feu » et l’ « eau ». Des dons et de la chance sont indispensables pour cadrer correctement et déclencher au bon moment… La puissance et l’endroit d’éjections des explosions ne sont pas réguliers. Il suffit de viser un point pour que l’explosion ait lieu à côté, expédiant les lambeaux de lave hors cadre… On finirait presque par s’énerver alors que l’on assiste à un des plus beaux spectacles de la nature.


Repérages aériens

Le survol en hélicoptère dans l’après-midi nous apporte son lot d’informations. Un imposant panache blanc opaque surmonte le Pu’u O’o et occulte totalement le fond du cratère. L’époque du lac de lave semble bien terminée! Nous bifurquons en direction de la côte. En route nous repérons deux « skylights » qui sont malheureusement difficiles d’accès par la voie terrestre. A divers endroits des fumées et effondrements trahissent les lava-tubes mais nous ne repérons aucune coulée de surface.

Survol du Pu’u O’o.
Entrée de la lave dans l’océan à Waikupanaha

Une nuit calme à l’hôtel nous attend pour refaire le plein d’énergie.

La journée du 5 mai commence doucement avec la visite du parc des volcans. Le restaurant « touristique » domine la caldeira du Kilauea. Contempler l’éruption à travers ses baies vitrées tranquillement assis à table n’est pas pour aujourd’hui car la visibilité est nulle et l’on devine à peine le panache de l’Halema’uma’u.

La végétation reprend ses droits sur les anciennes coulées.

Un peu plus loin sur la route de la chaine des cratères, en direction du Mauna Ulu, petite halte pour voir les lava-trees, moulages d’arbre dans la lave, témoins de ce que peuvent être des éruptions effusives importantes.


Par la mer ou la terre, toujours le même spectacle dantesque

Retour à l’activité actuelle: direction un petit port où nous embarquons sur un bateau rapide équipé de deux moteurs. Nous voilà partis en mer filant droit sur les panaches blancs. Arrivés sur place vers 17h00, nous avons le soleil de face, mais cela renforce d’autant l’impression d’enfer que donne le spectacle. A la limite de la terrasse la lave tombe dans l’océan, recouverte presque aussitôt par les vagues. Un voile de vapeur flotte sur la surface des flots, tandis qu’un imposant panache blanc s’élève dans le ciel bleu, occultant par intermittance les rayons du soleil. Cette approche n’est pas sans risque, de temps à autre et sans aucun signe précurseur, des explosions expulsent des lambeaux de lave aux alentours. Ce n’est que vers 19h00 que nous quittons le site.

Encore une nuit courte, car nous repartons retrouver les coulées par la voie terrestre. Surprise: dès l’arrivée au parking à Kalapana, nous observons une lueur rouge sur les pentes du volcan. Une coulée s’épanche donc à quelques kilomètres d’ici, sans doute via un des skylights aperçus deux jours avant. Ne connaissant pas le terrain, de nuit il est difficile de la rejoindre. Comment éviter coulées AA et végétation? Décision est prise de nous en tenir aux deux terrasses au bord de l’océan.

Descendre sur ces « plateformes » est excitant… atmosphère dantesque de gaz et sol si chaud que l’odeur de caoutchouc brulé ne tarde pas à avertir de la fonte des semelles! On se rapproche au maximum des coulées mais à tout moment – et sans prévenir – on peut se retrouver encerclés par une nouvelle coulée ou, plus simplement, disparaître dans l’effondrement complet de la terrasse… On sait depuis longtemps que la durée de vie de ces dernières n’est que de quelques mois! Il ne faut donc pas trop s’y attarder.


Au petit matin, c’est avec regret que nous délaissons l’activité volcanique. Rapide retour à l’hôtel où une fois de plus le buffet du petit déjeuner fait office de repas du soir avant un bon sommeil réparateur.


Le Mauna Loa actif… un jour prochain!

Le Mauna Loa dans le lointain vu du Mauna Kea.
Soleil couchant sur les observatoires du Mauna Kea.Soleil couchant sur les observatoires du Mauna Kea.

Dans l’après-midi, une incursion sur les pentes du Mauna Loa et au sommet du Mauna Kea est assez instructive. Ce monstre qu’est le Mauna Loa n’est que légèrement assoupi. Espérons que nous serons disponibles lorsqu’il sortira de sa torpeur comme ce fut le cas en 1984. Murs de lave, fontaines et coulées impressionantes seront alors au programme!

Notre dernière vision de Big Island est un jardin botanique pas très loin de Hilo. Un autre aperçu de Hawaii plus traditionnel mais qui vaut tout de même le détour.


 

 



Texte et photos: Pascal Blondé – Voyage « Aventure et Volcans » effectué en Mai 2009.

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