"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons là où tu dessines des frontières". Frida Kahlo
"Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons là où tu dessines des frontières". Frida Kahlo

Juin 2021: un chaud et froid en Islande

Juin 2021. Le volcan islandais Fagradalsfjall est maintenant en éruption depuis plusieurs mois. Les fontaines de lave semblent avoir laissé place à des cascades et coulées. De plus, quelques jours avant notre départ, le belvédère situé en face de la bouche active s’est retrouvé encerclé par la lave et n’est donc plus accessible. Qu’allons-nous donc voir là-bas?

Pour un plus grand choix d’images, voir les portefolios:


Enfin le départ tant attendu!

André Laurenti, une connaissance, qui était d’ailleurs en Islande également en juin, détaille la naissance du volcan et la géologie de la région, dans son blog: https://volcanspro.azurseisme.com/islande-naissance-dun-volcan

Après plusieurs reports pour des raisons diverses (covid-19, prévisions météo, disponibilité des amis…) j’embarque enfin le 9 juin pour l’Islande accompagné de trois amis. Au programme le volcan, bien-sûr, mais nous avons laissé libre quelques journées pour visiter d’autres lieux ou retourner sur le volcan si besoin.

9 juin: après un vol Icelandair en Boeing 737 MAX suivi des formalités à l’arrivée, contrôle vaccin et/ou sérologie plus test PCR, nous nous installons à l’hôtel à Vogar. Les webcams montrent que l’activité volcanique n’a heureusement pas cessé. Tout va bien, idem pour les résultats PCR négatifs qui tombent par SMS.


Autour de l’hôtel des massifs de fleurs bleues se font remarquer. Ce sont des lupins mais, contrairement à ce que je pensais, ne sont pas du tout endémiques: https://www.courrierinternational.com/article/voyage-comment-lislande-est-devenue-violette.


10 juin: Du village de Vogar nous prenons la route de Grindavik sur la côte sud de la péninsule de Reykjanes. Petit déjeuner avec soupe de homard et bière locale. A côté, des devantures retracent l’épopée de la pêche à la morue.


On suit la file des randonneurs…

Il est 14h et nous partons enfin en direction du volcan par la route 427. Des parkings ont été aménagés pour absorber l’important flot de touristes! Ils sont payants mais cela permet à l’Islande de développer l’accueil et la sécurité du site. Des secouristes sont présents sur site tous les jours.



Direction le point de vue au sud de la vallée Geldingaladir en prenant le chemin ‘A’. Impossible de se perdre grâce au balisage et pratiquement il suffit de s’insérer dans la file montante!

La colline proche de la bouche active étant maintenant devenue un îlot entouré de lave, nous nous rabattons sur celle juste avant et en se décalant vers l’ouest la vue est dégagée. L’achat d’un doubleur de focale juste avant le départ m’est d’une grande utilité pour cadrer ‘serré’, mon optique 70-200 devant un précieux 140-400 mm.


Des cascades de lave impressionnantes

Le volcan crache régulièrement des torrents de lave impressionnants. Comme dans un stade, les spectateurs amassés sur la colline ne perdent pas une miette du show. Nous luttons contre la pluie fine et le vent violent, à l’affût du moment propice où les gaz s’estompent. Pour une première soirée nous sommes comblés. Nous discutons avec un groupe de passionnés venus avec Aventure et Volcans. C’est leur dernier jour sur le volcan.




Reykjavik: couleurs et graffitis

11 juin: En milieu de journée nous flânons dans Reykjavik, la capitale islandaise. Le temps est gris et il pleuvote encore. Les maisons sont peintes de couleurs vives et les graffitis artistiques fréquents.  De quoi donner des touches de couleurs agréables pour affronter les longues nuits d’hiver.





Nous rejoignons le volcan par la route montagneuse 42. Elle serpente et longe les lacs Graenavatn et Kleifarvatn, avec, entre les deux, les remarquables solfatares de Seltún (volcan de Krýsuvík). On est loin de l’activité volcanique qui nous a amené dans ce pays mais les paysages et solfatares sont toujours intéressants à admirer.





Un vent de folie

Le vent est violent et n’augure rien de bon pour l’observation du Fagradalsfjall. La montée se fait avec un vent de face qui décoiffe! Sans aucun doute plus de 100 Km/h. La descente vent dans le dos est franchement dangereuse, nous poussant en avant là où on devrait faire attention à chaque pas. D’ailleurs nous seront peu nombreux au sommet et de cette journée je ne rapporte que quelques vues de l’avancée de la lave dans la vallée Geldingadalir et des traces du débordement de la lave de la vallée sans nom vers la vallée Nátthagi d’il y a quelques semaines.




Géothermie et solfatares et retour au volcan

12 juin: Quitte à rendre visite au volcan Fagradalasfjall autant ne pas oublier les autres sites de la péninsule de Reykjanes. Pour nous aujourd’hui c’est un court arrêt à Brimketill qui offre deux bassins ouverts dans la falaise du bord de mer, le cap Reykjanesti – phare et champ de lupins – et son sol qui se fissure sous forme d’orgues basaltiques.



Le site géothermal de Gunnuhver, tout proche, vaut le détour. La zone touristique propose d’approcher de gros panaches de vapeur, mais ne pas hésiter à rejoindre l’usine géothermale et son lac d’un blanc-bleu laiteux. Les solfatares sont photogéniques mais attention à ne pas s’y brûler les jambes!




De retour sur le volcan en fin d’après-midi nous retrouvons la coulée de lave au sud de la vallée Geldingadalir. Le front de lave avance, se fissure, des boudins incandescents en surgissent, s’aplatissent, se tortillent, telle la crème s’échappant d’un gateau chocolat. Il faudra sans doute plusieurs jours avant que ce col menant à la colline soit atteint par la lave. En attendant ça permet aussi de se réchauffer et d’oublier le froid humide qui règne ici. Encore quelques heures passées à contempler les cascades de lave depuis notre belvédère. Courte nuit de repos à l’hôtel.




Débordement et importante coulée vers Nátthagi

13 juin: Pas de randonnée sur le volcan en ce début de journée mais une promenade dans les rues de la capitale comme trois jours plus tôt.

Retour sur le site volcanique dès 19h car la nuit précédente la situation a totalement changé sans prévenir. Les secouristes sont présents, comme maintenant tous les jours depuis le début de l’éruption.



La lave déborde à présent du col menant à la colline où se trouvait notre point d’observation et descend rapidement vers la vallée Nátthagi, contredisant mon avis de la veille. Du fond de la vallée Nátthagi nous remontons la coulée sur son flanc sud. La pente et le trajet sinueux permet d’avoir une vision parfaite de la coulée.  Cette soirée-là, nous croisons encore des connaissances: un groupe de passionnés (dont André Laurenti) voyageant avec 80 Jours Voyage et accompagnés par Sylvain Chermette et le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff, ainsi que des membres de la SVG (Société Volcanologique de Genève).




Point de vue au sommet du Langihryggur, 4G, webcam

Silène Acole dans le massif du volcan Fagradalsjfall

14 juin: On retrouve justement le groupe de 80 Jours Voyage, le lendemain en montant au sommet du Langihryggur à l’est du massif. Un relais de téléphonie y a été déployé (ah la 4G et les sessions whatsapp en direct du volcan!!!) ainsi qu’une webcam consultée par nombre d’internautes. D’ailleurs, même à l’hôtel, c’est ce que nous prenons comme programme TV favori dès le réveil!



Baignade au Blue Lagoon

 

Nous terminons la journée au fameux Blue Lagoon, décrié par certains. Malgré son développement le site reste typique d’une région volcanique avec son lac enserré dans un écrin de laves sombres.

 


 

Apres le feu… la glace



 


15 et 16 juin: Deux journées de pause dans notre périple volcanique. Direction la glace, avec beaucoup de kilomètres pour rejoindre le pied du glacier Vatnajökull. Météo franchement mauvaise avec une vraie tempête mais on fait avec. Des images sympas tout de même de Jökulsárlón et de la plage de sable noire de Diamond Beach. Bon c’est fait « à la-va-vite »….




La lave avance dans Nátthagi, offrant de belles sorties

17 et 18 juin: Encore deux matinées dans la vallée de Nátthagi avec des belles sorties de lave aux formes variées. Il est temps de rentrer en France, départ matinal le 19 juin, mais on garde un oeil sur le volcan!




Texte et photos: Pascal Blondé – Voyage effectué en juin 2021.

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2 commentaires sur “Juin 2021: un chaud et froid en Islande”

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