Etonnant: un parc naturel préserve la nature sur les flancs du volcan contre les destructions d’origine humaine.
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Fontaines de lave, coulées atteignant les premières maisons des villages ou dépôts de cendre sur les terrasses: des images souvent relayées par les télévisions lors des éruptions du monstre sicilien. L’homme s’engage alors dans une lutte acharnée contre le volcan en utilisant des buttes de terre, des blocs de béton et des explosifs pour détourner la coulée tant bien que mal.
Un des plus actifs volcans de la terre.
Lors de ces périodes « médiatiques » on redécouvre l’existence du plus haut volcan actif d’Europe: 3340 mètres pour une superficie de 1250 kilomètres carrés. C’est un des plus actifs volcans de la planète.
Son histoire commence en fait il y a plus d’un demi-million d’années à l’est de la Sicile par des émissions sous-marines de lave. Les premiers édifices terrestres ne remontent qu’à 168.000 ans et le premier volcan « respectable », nommé Trifoglietto, à 80.000 ans. Les études menées précisent qu’il était du type explosif et bien plus dangereux que l’Etna d’aujourd’hui. Une vaste dépression à l’est du volcan actuel, le Valle del Bove, en est le témoin.
Explosif puis effusif.
Le massif contemporain porte le joli nom de Mongibello et n’accuse que 34 milliers d’années. Il a migré, il y a 8000 ans, du type explosif de sa jeunesse (anciens centres éruptifs de Ellitico et Leone) vers le type effusif (mont Vulcano del Piano et le volcan actuel) dont il est devenu un bon exemple. Les gaz, peu abondants, se séparent du magma qui est expulsé sous forme de coulées de lave.
Au sommet de l’Etna, quatre cratères: le Nord-Est, la Voragine, la Bocca Nuova et celui du Sud-Est) qui peuvent cracher vapeur d’eau, anhydride sulfureux et gaz carbonique sous la forme d’impressionnantes colonnes de fumée. Plus rarement, de brèves mais violentes explosions expulsent bombes et scories incandescentes.
Sur le flanc est, le Valle del Bove était, au XVIIIème siècle, une zone boisée appartenant à l’archevêque de Catane. Les éruptions qui s’y sont suivies depuis 1792 n’ont laissé qu’un immense paysage de désolation d’un noir profond. Des dépôts de laves « Aa » – genre champs de cailloux abrasifs à l’équilibre instable – et des scories recouvrent la totalité de la dépression. C’est aussi un énorme réservoir capable de recevoir les nombreuses coulées de lave dévalant l’Etna ou liées à une éruption locale au Valle del Bove.
Ces rivières incandescentes sont généralement la conséquence d’ouvertures de fractures sur les flancs du volcan. Au cours de leur descente, elles peuvent disparaître à un endroit pour resurgir plus bas après un parcours souterrain.
1669, les coulées détruisent Catane.
Si les coulées s’épanchent sur un autre flanc du massif, elles ne peuvent être contenues par le Valle del Bove. Ainsi, en 1669, la ville de Catane, située en bord de mer à une quinzaine de kilomètres de l’Etna, est en partie détruite par une coulée de lave. L’éruption débute par une explosion dispersant des nuages de cendres à cent kilomètres à la ronde. Elle durera 122 jours et rejettera un kilomètre cube de lave.
Rien que depuis cette époque, une vingtaine d’éruptions de l’Etna ont dépassé le million de mètres cubes de lave émis. L’Etna, c’est aussi depuis 1987 un parc naturel régional de 50.000 hectares. Quatre zones protégées réglementent les activités agricoles et forestières, les cueillettes, les accès et promenades.
Des forêts sur les flancs du volcan.
L’hiver, le volcan se mue en station de ski très fréquentée. En été, jusqu’à une altitude de 2000 mètres, les forêts de châtaigniers, de chênes et de hêtres, sont propices à la randonnée pédestre ou à vélo tout terrain. De splendides forêts de pins s’élèvent à pinete di Linguaglossa et Serra La Nave. On rencontre aussi une espèce de bouleau spécifique à l’Etna aux dires de certains spécialistes.
Des refuges sommaires offrent un toit pour la nuit. Les sentiers balisés croisent de temps à autre d’anciennes coulées de lave ayant ouvert d’impressionnantes tranchées de roches noires à travers la végétation.
La faune profite bien sûr du cadre de vie agréable du parc. Renards, chats sauvages, belettes, martres, porcs-épics, hérissons et autres petits mammifères peuplent la région. Un observateur attentif remarquera également la présence de busards, de pics et de perdrix grecques.